Etat d’urgence

Mes chers lectrices et lecteurs,
quelques heures après les horreurs des attentats de Paris, j’ai envie de vous écrire quelques lignes.
J’ai hésité en me disant « la vie continue », le blog doit continuer avec ces DIY quotidiens mais je vous avoue qu’aujourd’hui le coeur n’y est pas.
Même si je vais surement crocheter ou tricoter ce jour et découper quelques papiers, je n’arrive pas à trouver des mots joyeux pour vous présenter un joli DIY.

J’habite à quelques centaines de mètres de Paris, en banlieue.
Je suis chaque jour à Paris, à quelques rues des lieux des différentes fusillades. Je connais plein de Parisiens, des connaissances, de la famille, des proches, des amis et ses inconnus que je croise chaque jour aux mêmes heures dans le métro qui font partie de mon quotidien.
J’allais me coucher hier soir quand j’ai vu les alertes sur mon téléphone, j’ai alors regardé les chaines d’info et Twitter. Chaque minute avait son lot d’horreur. Il était devenu impossible d’aller se coucher, de les laisser « là », de laisser ces gens se faire massacrer et pourtant je ne pouvais rien faire et un sentiment d’impuissance s’est installé.
Je me suis même dit « peut-être que les terroristes vont passer sous mes fenêtres et si je suis éveillée je pourrai les signaler à la Police pour qu’ils les arrêtent ! » Il fallait que ça cesse…

J’ai relayé le magnifique élan de solidarité #porteouverte qui est né sur Twitter, l’idée d’aller donner son sang dès le lendemain.

Aujourd’hui je me demande ce qu’il va se passer les prochains jours. Ma fille va aller à l’école lundi, petite section de maternelle. Elle va surement entendre des choses, ne rien y comprendre, que vais-je répondre à ses questions s’il y en a ? J’ai déjà lu qu’il fallait laisser parler les enfants, les laisser dessiner. J’espère que pour elle cet évènement n’existera pas du tout.
Pour les parents démunis devant tout « ça », le journal Mon quotidien prépare une édition spéciale qui sera gratuite https://twitter.com/monquotidien

Au delà de ma famille et de ma personne je pense de tout coeur aux victimes, aux personnes dont la vie s’est arrêtée hier, aux blessés qui sont très nombreux, aux familles et amis de ces personnes mais aussi à tout ceux qui ont vu ces monstruosités, ceux qui ont entendu les balles, qui ont vu des hommes tomber sous les balles, les sirènes, les policiers courir. Ils sont en vie mais ils auront toujours en eux des images, des odeurs, des bruits qu’ils n’auraient jamais du voir, entendre, sentir.
Quand on entend le bruit des armes, on s’en souvient.
Une grande pensée également aux secouristes, aux forces de l’ordre dévoués pour nous.
Au delà de la politique, j’espère que nos dirigeants trouveront les solutions pour que tout cela ne se reproduise plus jamais.

Mes chers lectrices et lecteurs, 
prenez soin de vous.